

Des regards scellés ; froids comme la mort ; silence entendu ...

-Tsunade-sama ...
- Oui Shizune ?
- Nous avons un manquement au niveau de l'ANBU, la kunoichi du nom de ... »
- Salut mamie Tsunade!
- Naruto ! S'énerva-t-elle.
- Dites... par hasard, vous auriez pas une mission pour l'équipe 7 ? Je m'ennuie ferme depuis quelques temps moi ; grogna-t-il en faisant une des moues dont il avait le secret et gesticulant.
- Prends ton mal en patience et dis-toi que c'est pour tout le monde le même Naruto... Dit-elle, lasse.
Il protesta, râla et bougonnât encore un moment _ puis, après un conseil de la brune, un avertissement de la blonde, une supplication de Shizune, une dernière sommation de Tsunade _ tant et si bien, qu'il fut traditionnellement expulsé, par la fenêtre de la tour Hokage. Il atterrit au pied de Sakura qui dans son élan faillit lui marché dessus. Elle s'arrêta nette. Analysa. Il avait la tête à ses pieds et la regardait. Imaginant bien la vue qu'il avait d'elle. Outrée. Elle ramena ses bras, pliés sur sa poitrine et les genoux collés l'un à l'autre dans un reflex de pudeur, piqua un fard et beugla : « Naruto! » hors d'elle.
- Encore un de tes trucs de sale pervers!
- Mais j'ai rien fait moi! Déplora-t-il, la mort dans l'âme en valsant pour atterrir il ne savait encore où.
Il voltigeait tranquillement et aperçut l'équipe 8 qui revenait probablement de son terrain d'entraînement. Il les héla tout naturellement : « Bonjour Shino! Bonjour Hinata! » Omettant volontairement Kiba avant d'aller s'encastrer dans un arbre. Les trois pisteurs cherchèrent quelques instants autour d'eux la situation géographique du blond dont ils connaissaient tous bien la voix, jusqu'à ce qu'ils le repèrent, grâce au vacarme de son atterrissage forcé. Hinata tomba dans les pommes comme à son habitude ; au grand damne de Kiba, blasant Shino... Assommé, qu'il était le Naruto.
Deux semaines plus tôt à Suna.

« Salut vous deux ! Dit-elle en posant les bentos sur le bureau ; elle fit la bise à Gaara : Tiens voilà ton repas ; et au garçon vêtu de noir et avec des peintures kabuki sur le visage : ...toi! Tu vas prendre une semaine de vacance ; rigole-t-elle : t'as pas vu ta tête ! ... Je compte sur toi, Gaara, pour ne pas lui donner de mission et de le surveiller pendant mon absence!
- Ton absence ? S'enquiert alors le marionnettiste.
- Oui! Demain, je pars en mission! Répond fièrement la blonde.
- T'es souvent en vacance je trouve ; rigole l'aîné des deux frères.
- Je fais garde frontière... Mouronna-t-elle. Puis, changeant habilement de sujet : Ta mission 'sinon' !?
- Bin ... ça me fait des vacances de toi, donc pas mal ; la provoque-t-il fraternellement.
Pendant ce temps-là, Gaara écoutait leur petite dispute coutumière, légèrement amusé.
- C'est sympa! Je te retiens toi ! Elle fit mine de bouder.
- M'enfin ça m'empêche surtout de voir ma formidable grande s½ur et mon petit frère adoré! Se rattrape-t-il, tout à fait mielleux. On mange ensemble ce midi ? Ça fait super longtemps !
- Ça serait bien ; rajoute la jeune femme à l'éventail, tandis que les deux regardent leur frère avec espoir, soit : faisant des yeux de merlan frit, presque suppliant. Le Kazekage avait des obligations, il ne pouvait malheureusement pas se libérer, même pour une heure.
- Réunion. Lâcha-t-il simplement. Les ainés comprirent et n'insistèrent pas. À chaque fois, c'était la même chose. Et avec Gaara, c'était indiscutable.

« Eh bien! On se dévergonde 'Kankurô-chan' ! Torse-nue et les cheveux en bataille... tu risquerais bien de faire mouiller toutes les midinettes du quartier ! Se moqua la blonde cendrée.
- Tu ne trouves pas qu'il fait chaud toi ; s'étonnait-t-il.
- Si mais, un peu de tenue ! De classe, de standing, voyons! Dit-elle se tenait droite et prenant la pause comme si elle donnait l'exemple.
- Si, dégouliner de sueur, c'est classe ...? D'accord! Admit-il en rigolant.
- Nous n'avons vraiment pas les mêmes valeurs! c'est très sexy.
- Si tu veux ! Moi je me mets à l'aise ; dit-il en faisant mine d'être beaucoup mieux ainsi, grossièrement.
- T'es même pas drôle va ; pouffa-t-elle.
- Pourquoi tu rigoles alors?
- Pour rien!
- C'est bien c'que j'pensais.. Blondasse!
- Espèce de toi ! Renchérît-elle, et se fit mesquine : J'ai ri par politesse, pour que tu ne te ridiculises pas trop.
- Ouais-ouais... Sinon, ça se passe bien en ce moment avec Ren ?
- Avec lui ? Mets-toi à jour. Ça fait deux semaines que c'est fini !
- Arrêtes ? Y t'as fait quoi ce pauvre garçon ; dit-il en faisant semblant d'avoir pitié et masquant difficilement son amusement et son ironie.
- Il était vraiment collant et d'une possessivité ! Ah! In-su-p-por-table Alors qu'elle disait ça, on pouvait lire l'exaspération sous forme de grimace sur son visage à la simple énonciation de son souvenir : «... et puis de ces mains baladeuses ...! Mais si t'en veux ?
- Et dire que tu en faisais de tels éloges, il y a encore trois semaines ! Il éclata de rire ne faisant pas attention à sa dernière remarque. Elle aimait à faire des allusions vicelardes sur ses orientations sexuelles.
- C'est bon on peut faire des erreurs oui !?
- C'est comme ça qu'on apprend y paraît ! M'enfin. On est sensé ne pas les refaire, non ? Les erreurs !
- Mais tu vas te taire oui !? Fît-elle un sourire au visage. Elle lui sauta dessus avec toutes griffes dehors.
- Ah non! Pas les chatouilles! Aïeuh, coupe-toi les ongles, ouille! Au secours! On pouvait entendre leurs rires conjuguaient, ainsi que les supplications intempestives du garçon aux marionnettes dans tout le village.



« Kazekage-sama... Souffle-t-elle avec respect tout en s'inclinant.
- Nyuuwa ? Fit Gaara étonné, qu'est-ce qui vous amène ?
- Kazekage-sama, j'ai... Elle allait faire un pas en direction du bureau pour y déposer le dossier mais elle se rétracta soudain et s'arrêta dans son intention.
- Eh bien approchez, qu'attendez-vous ?


Il arborait un grand sourire malgré tout et sa voix était un peu plus traînante et moins enjoué qu'il l'aurait voulu pour surjoué sa joie. Il était en piteux état et semblait épuisé. Ses habits étaient sales et en lambeaux, et, son visage creusé. Ses kumadoris à moitié étalés, effacés.
Il fit quelques pas vers eux. Temari se courrouça brutalement en voyant ce tableau :
- Kankurô ! Mais dans quel état tu es !
À l'interjection de sa s½ur, il s'arrêta net sur place.
- Mais non voyons! Il recula, voyant qu'elle s'approchait de lui tout en pensant : « Comment est-ce qu'elle devine à chaque fois !? » Atterré.
Il se pétrifia. Elle tâta sa cuisse sans ménagement directement sur la blessure. Il tenta de cacher une grimace de douleur.
- Bon à l'infirmerie ! Ton rapport peut attendre ! »
Elle le traîna dans la tour, jusqu'à l'infirmerie. Comme il rechignait à la suivre, elle le tirait par l'oreille et il grognait et jurait tout bas. Une fois arrivé dans l'infirmerie, elle le lâcha.
Il n'y avait personne de présent.
- Déshabilles-toi, je vais chercher une infirmière.
- Mais enfin ... Protesta-t-il.
Elle ne dit rien et lui fit juste un regard menaçant. Elle ne partit pas avant qu'il fasse mine de commencer à se dévêtir. C'est alors qu'elle partit en coup de vent. Il ôta finalement tous ses habits à part son sous-vêtement et regarda la salle dans laquelle il était. Il y avait des lits séparés par des rideaux grisâtres ; certainement devait-il être blanc à l'origine, pensa-t-il.
Comme dans les couloirs, l'éclairage était permit par des rangées de gros néons emplafonnés.
« J'ai trouvé le village bien vide ... j'ai un étrange pressentiment, je suis sûr que quelque chose cloche ... sinon pourquoi Temari me maternerait autant ? ... Ah ... il est vrai que ce ne serait pas la première fois ... mais là, il y a un truc qui me gêne ... je ne sais pas dire quoi, et, ça m'énerve ... »
Temari revint et vu son corps couvert de plaies.
- Kankurô où est-ce que t'as été te fourrer !? L'interpella-t-elle sans ménagement.
- C'est rien du tout ; grogna-t-il lui faisant un regard plein de sous-entendus. C'est des choses qui arrivent. Être ninja c'est prendre des risques.
L'infirmière s'approcha de lui et commença à l'ausculter. La blonde se disait qu'elle ne devait pas avoir de facilité dans l'état ou il se trouvait. Elle interrompit l'auscultation brutalement.
- T'es sale, vas te laver! Dans ce mélange de sang et de poussière qu'est-ce que tu veux qu'elle y voie cette pauvre fille !
- Mais je n'ai rien demandé! S'offusqua-t-il, exaspéré. Temari tu vas m'expliquer ce qui se passe ... dit-il en la regardant sérieusement.
Elle détourna le regard, décontenancée. Elle avait peut-être le don de deviner ce qui n'allait pas chez son frère, mais lui n'était pas totalement aveugle non plus. Elle sentait son regard, pesant de toutes ses questions sans réponse, dans son cou.
- Je te raconterais tout ... concilia-t-elle, avant d'ajouter : ...Après qu'on t'ait soigné !
Il abdiqua. Il alla prendre une douche, rinçant toute la poussière, le sang et la crasse ; laissant entrevoir une peau couverte de plaies superficielles en partie cicatrisées. Il sortit des douches avec une serviette à la taille pour en finir avec cette corvée d'examen médicale. Il s'assit négligemment sur un lit. L'infirmière se pencha, releva un peu la serviette et coupa le bandage crasseux et collé par le sang qu'il n'avait pas pris la peine d'ôter. Elle regarda la plaie purulente, elle grimaça et émit le diagnostic évident : c'était infecté. Ce qu'elle aurait parié, rien qu'en voyant l'allure du pansement d'ailleurs.
- Il faut recoudre ; lâcha d'une voix aussi professionnelle que possible, la jeune infirmière embarrassée. La tête baissée qu'elle avait, pour cacher son rougissement, dû au fait qu'elle venait de voir en dessous de la serviette. Et que le jeune homme était loin d'être laid pour ne rien gâcher. Mais il fallait avouer que son maquillage le desservait pas mal de ce côté-là. Il était le frère du Kazekage et sa s½ur était là, à observer la scène d'un regard sévère. Elle aspergeait la plaie de désinfectant et la nettoyait au maximum pour y voir plus clair.
- ... un peu de tenue ; s'ordonna-t-elle mentalement en prenant une grande inspiration.
Kankurô, lui, de son côté bougonnait encore tandis que l'infirmière le recousait, elle s'appliquait à ne pas trembler...
« Il vous faudra aussi suivre un traitement antibiotique de façon assidue pendant une semaine, le cas contraire, vous risqueriez de perdre votre jambe, sempai. »
Ce qu'il redoutait, venait de se produire ... 'Le traitement médicamenteux'. Il laissa échapper un profond soupir de désespoir. Temari avait tout suivi avec son regard de mère inquiète qui le terrifiait. Et même si elle ne disait rien, elle n'en pensait pas moins. D'ailleurs ce n'était pas la seule à le regarder étrangement. Il trouvait aussi que l'infirmière le regardait avec une insistance toute particulière et particulièrement gênante cette insistance ! Il pensa qu'il y avait des jours où il ne valait mieux ne pas se lever... En parlant de ça! Ça faisait bien deux mois qu'il n'avait pas retrouvé son lit et soixante-douze heures qu'il veillait. Il avait fait le voyage d'une traite et était complètement claqué. Alors que l'infirmière lui faisait un bandage propre et soigneux, Temari lui tendit des vêtements propres à sa taille. Un ensemble tee-shirt pantacourts noirs, standard. Il alla ramasser ses habits sales et abîmés. Hésita un instant puis les mis dans une poubelle en voyant les regards meurtriers de sa butée de s½ur.
- Allons-y ; déclara-t-il à l'égard de son aînée : Tu me raconteras en chemin pour le bureau de Gaara.
- Bien. Répondit-elle vivement.
En route, ils croisèrent quelques femmes, qui saluèrent d'abord Temari d'un signe de tête et gratifièrent Kankurô de leurs plus beaux sourires et de leurs plus aguichantes ½illades.
« Bon explique ; dît-il sans faire attention aux demoiselles et à leurs attitudes.
- Que veux-tu que je t'explique ; baratina-t-elle ;
- Tout ... pourquoi pas ?
- Je commence par où ?
- Par le début ce serait bien !
- ... y'a eu pas mal de morts,
- J'avais remarqué au sein de nos effectifs de ninja, oui ?
- A vrai dire tous nos effectifs qui étaient présents au village sont morts ...
- Comment ça !?
- Une maladie étrange qui a frappé tous les hommes _ mais le foyer de contagion a pris dans nos rangs ninjas _ l'épidémie a été enrayée avant de toucher le gros de la population villageoise... seul quelques cas y ont été décelés et isolés _ et mis à part les hommes en mission depuis une semaine avant l'apparition du virus en ont réchappé ... dont toi _ fort heureusement ...
- M-mais... nous sommes en sous-effectif dans ce cas !? »
Il pressa le pas et s'engagea dans le couloir qui menait à l'office du Kazekage. Il s'engouffra dans le bureau de Gaara et interpella son frère dans sa contemplation assez récurrente du village.
« Gaara ... je viens d'apprendre ! On ne...
- Tais-toi _ Le coupa le roux de sa voix monocorde _ j'ai mis en place un plan de relance de la natalité... pour le reste je gère la situation... pas besoin de s'affoler...
Mais Kankurô savait très bien dans quel but il disait ça. Temari entra à son tour, Gaara lui lança un regard noir, auquel elle répondît par un haussement d'épaule, tout en roulant des yeux.
- Mais ! ... Il fut coupé à nouveau.
- Et, non, je ne te donnerais pas de mission.
- Je ne peux tout de même pas rester les bras croisés à regarder les autres travailler ...!
- Tu vas..
- Ce serait humiliant pour moi! Enchérit derechef le dernier maître des marionnettes.
- Hm ... soit. » Abdiqua le Kazekage.
En entendant cela, Temari lui fit de gros yeux menaçants dont le roux ne fit cas.
- Tu deviens raisonnable ; se réjouit l'homme en noir.
- Aujourd'hui, vas te reposer, tu viendras me faire ton rapport de mission demain, et après ça je te donnerais ta nouvelle mission.
- Merci à demain !
Et sur ces mots, il disparut dans une volute de fumée.
- Ga-A-ra-A! Tempêta Temari à peine leur frère évaporé.
- Du calme ... » Le roux lui indiqua un dossier sur le bord de son bureau.
Elle en lut l'intitulé et sourit.

« Excellent travail, comme d'habitude ... dit Gaara, commençant à avoir des remords en pensant au mauvais coup qu'il lui préparait.
Heureux de faire honneur à la confiance de son frère et de faire de lui la fierté de son village en exposant des statistiques exemplaires dans l'accomplissement de ses missions ; il souriait niaisement _du point de vue de Gaara_ le frérot....
- Kankurô le village a besoin de toi pour cette mission de la plus haute importance ...
- Je ferais tout ce que je pourrais ...
- ... dois-je considérer que tu l'acceptes?
- Bien sûr!...
Alors, le roux marqua une pause et pensa que son frère était sacrément naïf. Ou alors qu'il avait une trop grande confiance en lui. Bien que s'il eut fallu être sur ses gardes en toutes circonstances, même la personne la plus forte et saine d'esprit, aurait eu tôt fait de devenir paranoïaque. Kankurô était au moins à l'abri de ça ; qu'il se dît.
- Eh bien voilà ta mission...
Il lui tendit un dossier, il le lut et resta perplexe.
- Tu veux que je fasse le guet ?! _Kankurô marque une pause fixant Gaara qui ne dit rien_ Tu rigoles ? N'importe quel shinobi du village pourrait le faire !
Il lut les termes de sa mission, incrédule : « Prendre place dans la tour n°7 et scruter l'horizon à l'aide des jumelle qui vous serons fournis... »
- J'ai l'air de rigoler ? Articula péniblement l'ex-jinchuuriki.
- Je peux être bien plus utile que ça ! S'offusqua le marionnettiste.
- Tu as déjà accepté la mission. Si tu refuses maintenant, je le considérerais comme un échec.
Le roux savait qu'il aurait son frère à l'orgueil.
- Quand ... ais-je ... !? Il réfléchît un instant ... et effectivement : il s'était fait avoir : À tous les coups, il est de mèche avec Temari ! » Pensa-t-il. Il accepta et partit en maugréant.
- Tu commences demain ! Ajouta Gaara, devant hausser le ton voyant le départ de son frère.
La porte se claqua violemment sous l'impulsion du jeune homme accueillant comme il se devait cette dernière information. Temari qui arrivait dans le couloir entendit la porte claquer et vît passer Kankurô qui fit mine de ne pas la voir. Elle entra dans le bureau de son cadet et ironisa la réaction de son autre frère : « Quelle tête de mule caractérielle »
- Tu parles ...
- Non mais plus sérieusement Gaara ... il faut demander du soutien à nos alliés ... on ne peut pas continuer comme ça ... admets-le!
- Si l'ennemi intercepte cette lettre ? Une fuite ... une ouverture ... une attaque...
- Une fuite et c'est l'enchaînement de circonstances qui se produira tôt ou tard _ il faut le craindre malheureusement et tu le sais ...
- Temari, les réunions à ce sujet, j'en ai bien assez sans que tu m'en parles toi aussi ...
- Ouais! Tous ces penseurs, ils pencheraient plus de mon avis s'ils étaient à nos places... ça se voit qu'ils ne font pas les missions à la chaîne, eux !
- Bon ... si je fais demande d'un plan d'urgence de soutien d'effectifs à Konoha ça te vas?
- Tu prends la bonne décision!
- Le bien, le mal ... »
Konoha. Quelques jours plus tard. En pleine après-midi.

« Encore une Tsunade-sama ; annonça la brune.
Elle survola la missive et après quelques lignes déclara : « On la tient Shizune ! »
Elle la lut, son air devint plus grave au fur-et-à-mesure qu'elle lisait. Shizune la regardait inquiète, et, elle demanda de quoi il retournait.
- Il faut que tu me dises si les autres faux arrivent Shizune, quatre doivent encore initialement arriver à Konoha.
- Bien ... mais que se passe-t-il Tsunade ?
- Lis plutôt et tu comprendras. Dît Tsunade en lui tendant la lettre. Shizune décrypta la missive à son tour décodant petit à petit.
- Que comptez-vous faire Tsunade-sama ; demanda-t-elle.
- Naruto s'ennuyait, ça tombe bien... »
Tsunade convoqua dix ninjas dont trois jônins et sept chuunins, parmi lesquels ; Naruto, Sakura, Ino, Hinata, Kiba, Sai, Ten Ten Anko, Raido et Aoba. L'équipe fut réunie dans l'heure dans le bureau de la Hokage. Les premiers furent l'équipe sept, par la présente de Naruto, Sakura et Sai.
Naruto était particulièrement excité d'être convoqué. Il cherchait à avoir des informations avant tous les autres, mais La cinquième Hokage se montra intraitable. Sakura dû calmer Naruto avec une des techniques qu'elle emprunte à sa senseï. Ce fut ensuite le tour des trois jônins : Anko, Aoba et Raido de se montrer. Et en dernier lieu, arrivèrent Kiba, Hinata, Ten Ten, et, Ino qui avait retardée les autres en décidant de terminer sa discussion d'avec Chôji et Shikamaru avant d'aller voir la Godaime... Les Hostilités pouvaient enfin commencer.
Tsunade, l'éternelle jeunette, commença à expliquer qu'ils devraient servir la bannière de Suna pendant une durée d'au moins six mois. Ils seraient, bien-sûr, rémunérés pour les missions accomplies, par le trésor Sunien et comme il se devait ! Et, aurait, en plus, une prime subsidiaire, une fois de retour à Konoha.
Mais la blonde se garda de préciser les termes exacts et les raisons de ce renfort. Elle précisa que tout leur serait expliqué une fois arrivé sur place par le Kazekage lui-même.

« - C'est quoi, demanda-t-il en désignant le dossier qu'elle tenait dans sous le bras.
Elle lui tendit son repas et dît : « Tiens, manges ça déjà! » en souriant.
Ils mangèrent sans bruit. Le silence était pesant. Il était visiblement de mauvaise humeur....
« - Alors ? Dit-il. C'est quoi ?
- Mon dossier sur l'affaire ; elle lui donna ... plus des informations que j'ai moi-même relevée ...dit-elle en se levant. Et puis ... prends ton mal en patience, c'est l'histoire de deux semaines cette corvée! »
Elle lui fit un clin d'½il et disparût dans les escaliers en colimaçon qui constituait l'essentiel de l'architecture de la tour. Elle prépara ses affaires et partit pour sa mission. Elle serait revenue dans une semaine. Il lut le dossier constitué par sa s½ur en détail. Il réfléchît, cette maladie ne pouvait être l'½uvre de mère nature. Pour lui il était évident que c'était un attentat. Mais les raisons d'un tel acte et l'investigateur en restaient pour autant inconnus. Quel terroriste ne revendiquerait pas son acte ou ne le justifierait pas. Il en était certain ; il ne pouvait en être autrement. Après tout, Suna n'avait pas toujours été blanche comme neige... Y'a quelques années, elle avait pactisé avec Orochimaru contre Konoha, lui-même avait fait parti de l'expédition visant à détruire le village caché de la feuille...
Une semaine plus tard Temari revînt.

Elle jeta un ½il rapide sur le groupe et afficha une mine déçue en n'apercevant pas la queue haute qui sortait du groupe et distinguait Shikamaru des autres. Elle aimait beaucoup taquiner ce macho. Elle cacha sa déception rapidement, leur sourît chaleureusement et les guida dans le désert. Ils arrivèrent en milieu d'après-midi au village caché du sable après des heures de marches en pleine fournaise.
Ils passèrent saluer le Kazekage, accompagnés de sa s½ur. Le premier demanda à la deuxième de les mener à leurs appartements. Cela faisait plus de 36 heures qu'ils n'avaient pas dormit et la plupart trouvèrent l'initiative de fort bon goût. Chacun se vît attribuer un appartement de fonction. Ils allèrent tous retirer leur clef à la consigne. Et déposer leurs affaires... Ils repasseraient demain pour avoir les informations dues à leur présence ici. Les premiers jours leurs donnaient quartier-libre pour découvrir le village se reposer et s'installer.

Le kunaï tomba au sol.
Elle vacilla.
Des bras la retinrent.


- Ah ... Suna... Suis-je bête. Je suis désolée de vous avoir dérangé ... je me souviens à présent. Je m'étais perdue et je suis montée ici, en espérant y trouver une bonne vue pour me repérer! Dit-elle en souriant amicalement.
- Et l'avez-vous trouvé?
- Eh bien... j'ai un trou noir après... une personne qui semblait endormie, ensuite ... je ne sais plus trop ce qu'il s'est passé à vrai dire ...
- Comment était cette personne?
- Eh bien ... elle était de dos, je ne saurais pas trop ... elle était vêtue du kurogo, comme les manipulateurs de marionnettes. Et avait des kumadoris ... ; elle rigola un peu, nerveusement en voyant les restes de peinture violette sur le visage de son vis-à-vis et son ensemble noir.
Elle finît difficilement sa phrase après une pause, réalisant qu'elle avait bel et bien affaire à la même personne : « ...semblable aux acteurs de... kabuki... »
Réalisant que c'était logique.

Il ramassa le fameux couvre-chef, qui complétait le Kurogo suscité et qui était tombé depuis son front, sur les cuisses de la jeune fille, quand elle s'est redressée. Il le lui montra et le posa sur sa tête.
« - ... Vous êtes le ... frère du Kazekage... C-C'était donc vous... ?! La honte et la rougeur montèrent au visage de la brunette qui ne savait plus où se mettre... Elle se sentait un peu honteuse de ne l'avoir pas reconnu plus vite.
- ... je tiens à m'excuser, je suis somnambule ; admît-il, se grattant la joue, gêné et la mort dans l'âme de devoir reconnaître que sa s½ur avait raison quand elle le raillait. Je voudrais me faire pardonner de vous avoir fait une telle frayeur ... »
Elle toucha son cou et en ôta la main quand cette dernière rencontra la plaie. Elle vit un peu de sang au début de sa coagulation sur ses doigts. Alors elle se rappela vaguement de ce qui s'était passé avant qu'elle ne s'évanouisse. Elle était particulièrement embarrassée et n'osa pas poser les yeux sur son faciès désolé. L'homme ne faisait pas le fier, pourtant il avait pour réputation de ne pas être des plus conciliants. Et aux vues de son statut de dignitaire dans le village - auquel elle avait été assignée à six mois de mission - elle se confronta à ses principes et s'encouragea en se répétant qu'elle devait faire honneur à sa famille auprès de Suna... Ça ne commençait pas au mieux... Elle prit une profonde inspiration et se concentra pour s'imprégner d'une attitude plus digne de son rang. Elle changea son port et se tint droite et figea son visage de poupée dans un air sérieux et noble.
De son côté, Kankurô était en train de peser la gravité de son acte inconscient –qui avait entamé sa fierté et son amour propre et – qui pouvait « diplomatiquement parlant » être considéré comme une attaque personnelle ou une déclaration de guerre. Ce n'était ni souhaitable, ni vraiment une chose à faire à une ninja de Konoha venue en renfort ; une invitée et l'héritière d'une grande et puissante famille appartenant au camp allié. Si son senseï pouvait le voir dans une situation aussi humiliante, il n'aurait aucune pitié... Il lui offrirait son visage le plus glacial et dédaigneux. Oui ... heureusement qu'il reposait en paix actuellement ... Il mit une part de son orgueil au placard. Il devait se faire amnistier de l'affront et l'agression, même si ce n'était pas une tentative d'homicide, ni même volontaire de sa part...
Elle s'était agenouillée, tournée vers son interlocuteur et s'était incliné avec humilité avant de commencer sa tirade formelle :
« Kankurô du village de Suna... Moi, Hinata Hyûga, héritière du clan Hyûga, vous prie instamment de bien vouloir excuser ce comportement indigne, d'avoir été la cause de ces évènements dégradants et déplaisants pour nos deux personnes ainsi que de vous avoir dérangé durant et sur votre lieu de travail. »
Le jeune homme resta quelque peu pantois et estomaqué par la déclaration tellement solennel et pleine d'humilité de la jeune femme. Il ne s'attendait pas vraiment à ce que ça soit elle qui demande pardon. Et à son tour, se posant sur un genou, il s'inclina et déblatéra élégamment, comme il savait le faire également grâce à son propre rang de fils et frère d'un Kazekage :
« Et moi. Hyûga-san. Je vous abjure humblement, de bien vouloir ne pas tenir rigueur de l'offense intolérable et subconsciente, produit de ma narcose, à votre encontre ; à l'hospitalité de Suna et de ses habitants. »
Hinata s'était légèrement relevée, elle observait la scène et écoutait presque intimidée du colloque. Elle était avant tout étonnée, la plupart du temps, et jusqu'à présent ; les gens à qui elle avait dû faire ce genre de scènes apitoyantes avaient profité de ses impairs pour la rabaisser et profiter de son état de faiblesse, arborant leur mine hautaine d'à-propos. Les Hyûga étaient tous beaucoup trop fiers pour admettre leurs erreurs, surtout les anciens. Ils ont l'orgueil de la maturité et du statut de « sage ». Ceux de la Bunke sont également très fiers, mais ils doivent malgré tout obéissance et soumission à la Soke. L'ordre hiérarchique est tellement omniprésent et primordial dans le clan Hyûga que l'héritière avait fini par adapter ce comportement résiliant à toutes les circonstances pour éviter d'offenser les anciens, dont faisait partie son père en tant que chef.
Elle se reprit et posa délicatement sa main sur l'épaule du marionnettiste. Il leva son visage sérieux et rencontra le sourire timide de la brune. Il n'aurait décemment pas pu opter pour une attitude outrecuidante avec une personne aussi distinguée et louable par sa modestie et sa déférence. C'aurait été du plus mauvais goût. Il se mit debout et tendit à la fille aux yeux blancs, aimable, une main pour l'aider à se relever :
« Hyûga-san.
Elle s'en saisit prudemment.
- Merci... mais je préférerais que vous m'appeliez par mon prénom ; revendiqua d'une voix dépourvue d'assurance la jeune femme.
Le maître des marionnettes acquiesça gentiment, la levant doucement du sol et ajouta :
- Vous aviez dit être perdue, il me semble. Laissez-moi vous guider dans la cité.
- J-je ne voudrais surtout pas abuser de votre temps et vous faire quitter votre poste... Murmura-t-elle en détournant le regard et retirant sa main délicate de la poigne ferme mais subtile, des mains de marionnettiste. Elle se sentait étrangement légère et fut mal à l'aise, quand elle se rendit compte qu'elle ne portait plus sa veste de Chuunin, elle était roulée en boule par terre. Elle ne portait que ce sous-pull noir, qu'elle trouvait un peu trop moulant tout seul...
- J'ai fini ma journée, je commence à 2h du mat' et j'finis à midi. Si j'étais encore là, c'est que j'avais apporté de quoi travailler ici, et que je me suis assoupis ; il lui indiqua l'ébauche de marionnette qui trainait par terre. Tout bêtement.
Hinata ne sut quoi répondre. Elle ramassa sa veste par terre. Elle avait la tête qui tournait encore, elle vacilla et manqua de tomber. Il la retint par le bras et la rétablit à la verticale.
- Laissez-moi vous aider, je pense que je peux être utile. Dit-il benoitement, un peu inquiet.
- Je ... suis désolée de vous imposer ça...
- Je pense que ça vous gêne... plus que moi. »
Le dos de la jeune femme avait fini appuyé sur son torse. Elle s'était de nouveau évanouie. Il l'avait senti venir. Son chakra était très faible. Il traversa le village avec la jeune fille inconsciente dans les bras. Il croisa Temari qui lui lança une ½illade soupçonneuse et railleuse plutôt inappropriée. Il lui renvoyait un regard blasé qui signifiait : « Ne te fais pas de film. » Puis, il se rendit dans le Hall du bâtiment des logements de fonction. Demanda le numéro à la concierge et se rendit dans sa chambre. Le plus périlleux fut d'ouvrir la porte, il fallut trouver les clés dans une des poches de la veste à une main. Enfin, il la posa sur son lit, lui ôta ses chaussures et mit une note à son intention sur la table de chevet avant de s'en aller.

« Peut-être cela plairait-t-il à Naruto ? ... Pensa-t-elle. Mais je n'oserais jamais sortir dans cette tenue, c'est trop moulant et ajusté... »
Elle chercha sa veste de gradé du regard, et aperçut une note sur sa table de chevet. Elle la lut. Dessus y était écrite : « Bois de l'eau. Reposes-toi, donc : ne remets pas cette veste. »
Elle se rappela d'hier, mais effectivement pas : de comment elle était revenue à sa chambre. Elle se souvînt donc du type qu'elle avait rencontré. Le frère du Kazekage. Ce mot devait être de lui... Elle le reposa sur sa table de chevet et sortit de sa chambre. Elle ouvrit sa porte la tirant vers elle quand elle vit ce qui s'y trouvait accroché.
Une tenue _ « encore » pensa-t-elle _ accompagné d'un mot.
Elle la décrocha de la porte et la posa sur son lit. Elle ouvrit le petit mot qui l'accompagnait et en déchiffra le contenu. C'était une invitation apparemment.



(Début de la réminiscence du passé.)

« Te voilà fin prête pour la réception de ce soir ma chérie ; annonça la jeune femme.
La petite Hinata répondit par un grand sourire et descendit de la chaise pour laisser sa maman s'y installer et se préparer. La petite fille brune la regardait procéder avec attention et assimilait chacun de ses gestes. Madame Hyûga était vraiment magnifique, la plus belle Hyûga depuis des générations. Mais cette dernière n'aura pas vécu longtemps. Elle mourût mettant Hanabi au monde. La Belle Hyûga avait terminé son chignon travaillé avec dextérité. Elle souligna son regard blanc de noir, l'amplifia légèrement d'un fard bleu nuit, appliqua un peu de blanc sur l'intérieur de la paupière et finit par une touche de mascara.
« Maman ; se manifesta la petite, Serais-je un jour aussi jolie que toi ?
- Mais bien sûr ma puce. Tu es une perle parmi les fleurs, tu t'ouvriras au monde, là où les autres se faneront ; assura la mère sur un ton rassurant et en souriant chaleureusement à la petite qui n'était pas sûre d'avoir compris mais qui l'avait pris comme le compliment que c'était.
- Je vais te faire un petit cadeau ... ne le dis pas à ton papa, il me disputerait en disant que tu es une kunoichi et que tu n'as pas besoin de ça, « c'est un rabat-joie » murmurât-t-elle et grimaçant et rigolant.
Elle mit dans une petite boite en bois qui ferme à l'aide d'un sceau, son fard bleu, un crayon de khôl et du mascara. Elle le scella de manière à ce que le contenu ne dépérisse pas avec les années et le donna à sa fille.
- Tiens, prends-en soin et utilises-le à bon escient, je sais que tu es une petite fille très sage. Je te fais confiance. Ça te servira quand tu seras plus grande, tu verras.
- Quand est-ce que cela me sera utile ?
- Tu le sauras le moment venu. Et souvient toi que tes yeux aussi étranges qu'ils soient sont une arme. Pas seulement comme ton père te le fait entendre » Dit-elle en lui faisant un clin d'½il.
Quelques semaines plus tard à peine, elle accoucha de Hanabi et périt en couche. Elle en fut vraiment traumatisée. Hinata avait émis le souhait qu'on lui coupa les cheveux. Elle ne savait plus trop ou elle en était. Et son père commença à l'entrainer et bientôt à la comparer avec son cousin. Elle s'habillait d'un pantalon et d'une veste large et était devenue plus prostrée et timide encore qu'elle ne l'était auparavant. Elle n'avait plus aucune confiance en elle.

Un léger voile de fard bleu nuit sur les paupières, un peu de crayon autour des yeux et de mascara sur les cils, pour augmenter l'intensité de son regard. Son arme. Son atout. Son charme ?
Du moins, c'est ce que sa mère pensait de leurs yeux. Elle voulait lui faire honneur.





- Bonsoir Hinata, une danse ? Demanda-t-il avec nonchalance, lui tendant une main avec un sourire uniquement visible dans son regard qui s'était légèrement plissé dans un aspect amicale.
Elle acquiesça, Kakashi était son supérieur hiérarchique, elle n'avait pas à le craindre après tout, et, se saisit légèrement hésitante de sa main en se levant. Il portait un costume bleu nuit. C'était assez surprenant de le voir en costume, fallait bien qu'il se mette au couleur local, comme tout le monde. Même s'il gardait inévitablement son masque.
- Tu sais Hinata, Kurenaï tient beaucoup à toi, elle m'a demandé de veiller à ce qu'il ne t'arrive rien de fâcheux. Elle a probablement demandé la même chose à Kiba. Lui dit-il en la regardant sérieusement. « Mais tout se passera bien j'imagine. » Puis il sourit à nouveaux : ses yeux se plissant légèrement dans une expression douce et sereine. Il posa une main sur la taille de la brune puis, la fit danser tranquillement.

Elle arrivait à tout avec (...) son regard menaçant et son ton terrifiant. Il y avait des choses qui ne changeaient pas.
Bien que contraint _ il le fit d'ailleurs de mauvais grès aux débuts _ vite, il y prit goût et fit danser nombreuses demoiselles de bon c½ur, le sourire aux lèvres, pour leur plus grand plaisir.
Il ne fallait pas se fier aux apparences, aussi étrange que cela paraisse, Kankurô était très bon danseur. Il pratiquait le kathakali, et on pouvait s'en rendre compte par sa posture de combat les jambes arquées pour faciliter ses déplacements et la manipulation de ses marionnettes. (D'ailleurs le bunraku, qu'il pratique en tant que marionnettiste demande une certaine condition physique et des années d'entrainement, en temps normal, minimum dix avant d'être au point. Le chef a au moins vingt années de pratique, donc autant se dire que le frère du Kazekage est un génie. D'où la particule « Dono » qui signifie « seigneur » utilisé par certains personnages pour s'adresser à lui.) Pour le reste, on ne savait pas si c'était parce qu'il était marionnettiste et qu'il avait l'habitude de manipuler des 'corps' et de les faire se muer et sembler en vie comme par enchantement, mais, il avait aussi un talent particulier pour faire danser convenablement même la plus raide et la moins dégourdie des filles. Temari le soupçonnait d'ailleurs de prendre possession de ses partenaires avec le 'Kugutsu no Jutsu', pour les faire se mouvoir comme il fallait. Kankurô s'en était toujours défendu... avec un sourire en coin. Toujours était-il, que toutes les filles dansaient bien entre les mains habiles du marionnettiste, ce qui lui donnait une relative popularité auprès d'une partie de la population féminine. Au moins, aucune ne s'était jamais plainte de lui et de son comportement, et au final, c'est ça qui étonnait le plus la fille à l'éventail géant.
Kankurô fut appelé à faire un discourt. L'assistance fut gratifiée de deux trois mots. Sa grande éloquence fit le reste, parce qu'il n'avait pas forcément la grandiloquence d'un politicien.
En fait, malgré ses obligations, et son exposition forcée à la foule, due au poste de son père ; il n'avait jamais aimé parler en public, ou simplement avoir l'impression d'être regardé. Enfant, avant que son acuité pour la manipulation des marionnettes ne soit découverte et reconnue, il était juste considéré comme un sauvageon, un chat effarouché, sortant les griffes quand on l'approchait, par les nourrices dépêchées par leur père pour s'occuper d'eux : sa s½ur et lui. Avec les années, accédant à la maturité, son comportement avait changé petit à petit, passant de l'enfant terrible, à un adulte responsable, installé dans le conformisme. Répondant avec calme et réflexion, arborant le tact dû à son rang, aux problèmes posés par ses contemporains. Il ne sacrifiait plus que très occasionnellement son rationnel, pour succomber à l'Alternatif. Et lui-même trouvait ça désespérément ennuyeux, mais il ne voulait pas causer de torts à son petit frère en arborant un comportement irrespectueux ou marginal.

Ino qui ne l'avait pas lâchée de la soirée l'avait suivi dans son épanchement alcoolique.
Résultat, elle ne s'en rendait pas vraiment compte -et ce, bien que le ponch ne fut que peu alcoolisé, tant ils en eurent bu et qu'ils n'en avaient pas l'habitude- et ils finirent leur nuit dans le même lit.


Kiba sentant un corps auprès de lui réagit, quand à lui, au quart de tour et se tourna vers la personne qui se trouvait à son coté. Quand il la vit, il bondit hors du lit et lui cria presque, énervé et perdu :
« Qu'est-ce que tu fais là toi ?! »
La Blonde lui lança un petit regard lubrique _ après s'être soigneusement et incongrûment rincée l'½il _ en direction de sa nudité. L'ami des bêtes se figea un instant. Il se saisit avec vigueur d'un drap qu'il plaça devant son intimité. Il lança un regard furieux à la blonde qui ne cilla pas et qui arborait un sourire rieur. De toute manière, il n'y avait pas cent façons de considérer une situation, soit en prendre parti, soit la déplorer ; et sur ce dernier point, les amants n'étaient visiblement pas raccords.
Le lendemain, jeudi, vers dix heures.

Ce n'était pas ses affaires à l'époque, il l'avait même trouvé quelque peu insignifiante, comme tant d'autres. Faut dire qu'il était, à l'époque, pareil à la plupart des personnes s'étant présentées à cet examen : adolescent, prétentieux et arrogant. Mais, mine de rien, pour qu'il se souvienne de ces évènements, elle l'avait quand même marqué.
Il se remémora ses années à l'académie. D'aussi loin qu'il se souvienne, il avait toujours eu du mal à supporter les autres enfants.
- L'enfance. Quelle période ... ingrate... Se dit-il. Et en même temps...

Temari n'avait que six ans et lui quatre et demie à l'époque. Leur mère mourut en accouchant de Gaara, dans des circonstances assez confuses pour eux. Et ils ne comprirent pas, pendant une longue période. Leurs sentiments évoluant, de la tristesse, à l'incompréhension, jusqu'à la rancune ; leur jeunesse passée à l'écart de ce petit frère, qu'ils ne voyaient qu'en de rares occasions, les avait poussé à ces conclusions perverses : Gaara était la raison pour laquelle ils n'avaient plus de maman ... Et tout ce qui en découlait était une certaine haine et de la colère... Temari, était le cerveau à l'époque et pendant nombres de leurs innocentes années. Elle instiguait beaucoup de chose à son petit frère. Kankurô avait un certain respect pour elle, elle était son dernier repère après tout. De plus, elle savait beaucoup de choses : de son jeune point de vue. Il l'écoutait religieusement. Car leur père ne s'occupait pas beaucoup d'eux, étant le Kazekage, il n'en avait pas vraiment le temps...
On a toujours une relation particulière, de compréhension, de respect ou d'admiration avec sa grande s½ur. Ce fut d'autant plus le cas que le jeune garçon était devenu particulièrement réfractaire à tous les autres et mutique, après l'évènement fâcheux qui avait mis fin aux jours de leur mère. Il est toujours difficile de prévoir la réaction, et sévère de juger le comportement, d'un enfant qui perd sa mère (ou ses parents).
« Quand on est mioche, on ne sait rien. On dit tout savoir. On fait n'importe quoi. On évite ce qui est bon. On croit tout. Sauf la vérité. On agit et parle, totalement inconséquent. On risque tout alors qu'on est fragile et faible... ça fait partie des contradictions de la vie. »



XII

« Bon-bonjour ... euh ... qu'est-ce que tu... enfin... vous ?
- Ne t'en fais pas ; dit-il, remarquant son état d'hésitation et décidant de passer au tutoiement ... J'ai arbitrairement avancé la mission. Ce n'est qu'une date après tout... qu'importe. Enfin, si tu préfères demain, je m'en vais, j'peux comprendre.
- Ce n'est pas ça... C'est juste que... j'viens de me lever ; glissa-t-elle en rougissant et baissant les yeux. Je n'ai pas eu le temps de me préparer.
- Désolé. J'attends en bas. Prends ton temps. »
Il avait lâché ces quelques mots avant de sortir de l'encadrement de la porte de sa chambre. Elle avait acquiescé et confiée que ça ne lui prendrait que cinq minutes.
Elle partit à la salle de bain et se regarda dans le miroir. Elle avait pris sa douche hier soir en rentrant mais il lui restait quelques traces à peine visible de maquillage qui avait coulé, elle l'ôta, s'aspergeant le visage d'eau, puis se brossa les cheveux et les dents. Elle s'observa rapidement dans la glace. Sa tenue n'était pas féminine du tout, elle observa même des tâches sur le pantalon qu'elle avait enfilé dans l'urgence. Elle était encore en repos mais se dît qu'elle, l'héritière du clan Hyûga, ne pouvait pas se permettre de sortir aussi sale... Souillon et peu présentable, elle ferait honte au clan. Elle se déshabilla et enfila rapidement le short bleu qui lui avait été fourni. Un soutien-gorge, le marcel noir et par-dessus sa veste blanche et mauve à capuche. Elle mira son reflet, et ne se sentant pas trop mal à l'aise dans cette tenue, l'adjugea et sortit. Elle n'allait pas passer des heures à se choisir une tenue. Ça faisait presque dix minutes qu'il attendait en bas.
A chaque fois qu'elle le rencontrait, elle avait l'impression qu'il avait une attitude différente de la précédente. Du moins, peut-être n'était qu'une hallucination de son propre fait... Elle ne savait pas trop comment le considérer. C'en était déstabilisant.
Il avait attendu tranquillement en bas, dans le hall du bâtiment. Apparemment tous les ninjas de Konoha dormaient encore. Il ne comptait pas les minutes, mais réfléchissait à ou commencer la visite du village et comment faire présentation de sa future corvée à l'étrangère.
Elle venait d'arriver dans le hall. Il la détailla rapidement. Il la trouva plutôt mignonne dans cette tenue. A vrai dire, la robe de la veille était peut-être un peu trop sybarite pour elle. Pas qu'elle n'était pas belle dedans, au contraire. D'ailleurs le comportement de son cavalier le maître-chien en disait long. La princesse des Hyûga avait décidément un charme indéfinissable. Et il la pensait être indubitablement faite pour les Yukatas et les Furisodes ; les kimonos de cérémonies qui dissimulaient les formes mais mettaient en exergue une vraie beauté. Ses yeux la rendaient étrange et en même temps attirante, mystérieuse. Beaucoup de kunoichi adoptaient une attitude très ferme, dure et une démarche sûre. La plupart, comme sa s½ur Temari, y arrivait à la perfection. Mais la Hyûga dégageait des choses différentes. Même en essayant de paraitre, comme les autres, calme, froide et confiante, la plupart du temps ; elle se révélait d'une étonnante fragilité malgré tout. Ce n'était pas une sorte de fragilité qui lui faisait penser à une quelconque faiblesse. Comme dans sa voix et ses déplacements ; une fragilité qui lui donnait une certaine grâce. Le bon mot à utiliser serait peut-être la délicatesse, mais elle n'est pas juste douce, distinguée, harmonieuse et habile. Même s'il transparaît d'elle, une détermination ténue.
« Rien n'est aussi limpide en cette abstruse que son cristallin. Pensa le seigneur des marionnettistes après une réflexion absconse.
Il envoyait au final balader la partie explicative et magistrale de la mission en moins de cinq minutes ; qui selon les statistiques devait en moyenne durer une heure et demie, à la base. Temps prévu pour un exposé lent et parfaitement détaillé de la ville et de son fonctionnement. Expliquer toutes les règles et consignes de sécurité dans les détails. Les procédures d'urgence etc. Tout ça était particulièrement fastidieux dans son ensemble pour le narrateur et l'auditeur. Kankurô préféra la briefer tranquillement dans les grandes lignes et puis lui faire faire une visite guidée de Suna, sautant de toits en toits, comme des chats. Lui expliquant succinctement des choses qu'elle savait déjà, et s'attardant quand elle lui disait que le fonctionnement de Konoha était différent. Détaillant les spécificités, lui laissant le temps - au cas où - de poser des questions. Lui montrant, au passage, deux trois magasins qui pourrait lui être utile. Comme des boutiques d'armement et d'équipement ; s'en suivit une longue discussion sur les kunaï... C'est incroyable ce que deux ninjas pouvaient avoir à dire sur de simples kunaï... Hinata signala quand même qu'elle avait une préférence pour les senbon, utilisant assez rarement les kunaï.
« Dommage que Tenten ne soit pas là ; pensa-t-elle, elle aurait sûrement pu dire nombre de choses plus intéressante que moi à ce sujet, elle s'y connait beaucoup plus en armement. Faut dire que c'est une de ses passions. »
Puis ils passèrent près d'un restaurant. Kankurô l'informa qu'on y faisait d'incroyables sashimis et des boulettes de riz parfaites, en plus de fournir des viandes succulentes de manière générale. Puis un autre et il l'informa avec alacrité :
« ... et là, ils sont spécialisés dans le sucré, ils ont du zenzai, de l'umeboshi et des roulés à la cannelle divins !
Hinata signala que c'était justement ses gourmandises favorites. Les deux jeunes gens avaient été gagnés peu à peu d'une certaine gaieté à discuter ainsi de tout et de rien assez librement, tout en marchant dans le village. Surtout Hinata qui n'avait pas l'habitude. Le marionnettiste avait transformé cette mission en distraction et pour lui, c'était normal. Il aimait mettre les choses en scène et les rendre plus ludique. Il n'hésitait pas à être acteur de sa vie. La Hyûga s'était peu à peu décontractée et souriait avec sa pudeur habituelle mais beaucoup moins de scrupule.
En entendant sa camarade signaler que c'était ses mets préférés, il s'enquît de rentrer dans le restaurant. Il était près de midi, et il l'avait sorti du lit sans la prévenir.
- Temari, elle, vient ici pour les marrons glacés. Gaara ne supporte pas ça.
Il s'arrêtèrent devant l'échoppe, là seulement, il décréta :
- Allez, je t'invite au restaurant. Je te dois ça pour avoir abrégé ta nuit et prise par surprise. Tu dois avoir faim, non ?
- Tu n'es pas obligé, enfin, ce n'est pas nécessaire, tu sais, enfin, je peux payer...moi-même ; balbutia-t-elle, prise de court, commençant à être embarrassée.
- Qui a dit que je te laissais le choix de refuser ou d'accepter ? Trancha-t-il, avec un sourire espiègle et frondeur sur le visage. Il l'attrapa en passant son bras autour des épaules de la petite brune et l'attira dans la petite échoppe. Bien-sûr, c'était plus facile de convaincre une fille comme Hinata que Temari. Et ça faisait du bien pour changer de discuter et trainer avec une fille qui ne fait pas que le réprimander et le critiquer.
Une fois assis à une table, attendant la commande. Ils parlèrent de leurs goûts en nourriture. Hinata s'étonna de le voir plus parler de ceux de son frère et de sa s½ur que des siens.
- Et toi, qu'est-ce qui ... que tu n'aimes pas, ne te plait pas ; demanda-t-elle de sa voix fine, hésitant et se mélangeant légèrement dans ses termes.
- Tu veux savoir ...? On ne me fera pas avaler des épinards ! Plus jamais. »
Il raconta la fois ou Temari, quand ils étaient enfants, lui avait tartiné la tête d'épinard, après lui avoir fait croire que c'était la seule façon d'éradiquer la population de petits êtres des sables qui avaient, selon elle, un jour, élu domicile dans ses cheveux. Elle l'avait aussi forcé à en manger beaucoup pour éviter que les petits êtres creusent et aillent dans son cerveau pour trouver refuge. Elle avait poussé le vice jusqu'à lui raconter qu'ils mangeaient l'âme de ceux qu'ils colonisaient.
« ... J'avais trois ans et elle, cinq. C'était déjà une sadique à l'esprit tordu. Elle profitait de la faiblesse et la confiance de son petit frère... !
Hinata rigola un peu en le voyant afficher un sourire niais tout en pestant contre sa s½ur. Elle l'enviait dans un sens. Lui il avait des anecdotes marrantes à raconter avec sa s½ur comme protagoniste. Elle, ne parlait pas beaucoup avec les siens, ils s'entraînaient et c'était à peu près tout.
- On peut dire qu'elle avait de l'imagination ; déclara Hinata, cachant son sourire amusée derrière sa main, poliment.
De son coté, Kankurô était plutôt content de lui, il la voyait sourire et rire, elle le cachait parce qu'elle avait été éduquée ainsi. Et ça ne la rendait que plus charmante. Mais le fait est qu'il avait réussi à la mettre à l'aise et ça faisait plaisir à voir.
- Imagination ? Un véritable génie du mal cette fille, en vrai.
Il sur-jouait au point que Hinata ne pouvait s'empêcher de rire. Ils mangèrent et discutèrent longuement. Leurs goûts s'éloignaient tantôt puis se rejoignaient sur un accord à chaque fois à la fin, Hinata était assez arrangeante de toute évidence.
Puis, ils se remirent en route pour finir la visite du village.
« Qu'approvisionnent-ils ? Demanda Hinata parlant de l'un de ces fameux réservoirs.
Son monologue s'était fait sur un ton très léger presque rieur. Mais d'un coup, il tiqua, le sourire qu'il arborait et destinait à Hinata se perdit au fur et à mesure de l'explication... le regard se braquant sur le conteneur, un air songeur sévère apparu sur son visage. Ce changement ne passa pas inaperçu aux yeux de l'héritière. Il la rejoignit. Elle se tenait à l'ombre de la citerne, qu'il l'inspecta avant de sauter au sommet. Elle observait les manigances du jeune homme et levait les yeux mais fut aveuglée par le soleil encore et toujours haut dans le ciel et proche de son zénith. Elle monta à son tour s'approcha de lui, intriguée par son attitude et lui demanda après quelques secondes de silence :
- Qu'y a-t-il ?
Il fit un peu la moue. Il avait inspecté le filtre qui empêchait tout un tas de poussières et de saleté d'y pénétrer. Il semblait en pleine réflexion et d'un seul coup il sortit de son mutisme comme terriblement affligé. Elle posa alors sur lui un regard insistant alors qu'il finissait par lui faire part de ce à quoi il venait de réfléchir :
- Je pense que je viens, peut-être de trouver une part de réponse à l'énigme... la raison qui vous a faite venir toi et tes amis à Suna... Pourquoi est-ce que personne n'y a pensé plus tôt !? Y'a un distributeur d'eau à la cafétéria qu'il approvisionne...
- J'imagine que l'eau est traitée, filtrée et bouillie avant d'être servie ; glissa-t-elle, suivant comme elle pouvait le raisonnement du jeune homme. Elle n'était pas au courant de l'affaire encore.
- Oui, mais... Ce maudit réservoir fournit les installations importantes de défense du village, plus particulièrement les bases de repos ... C'est de ce vecteur là qu'a dû se servir celui qui a causé cette épidémie. Je ne vois que ça...
- ... Si la souche d'un virus mutant résiste au traitement de base... alors... oui, cette hypothèse pourrait très bien menée à vérifier ta conclusion... Mais il faudrait que cette personne maîtrise la génétique. Et qu'il soit même un expert en la matière... je... je ne pense pas qu'il soit à la portée de beaucoup de monde d'être capable de transformer un virus... au point de... »
Formula comme elle le put ses idées, elle n'avait justement aucune idée de l'innommable de la situation. Elle n'était au courant de pratiquement rien. Et le peu qu'elle savait lui paraissait déjà improbable. Mais la brune, essayait d'aider ou simplement d'apporter sa pierre à la construction du raisonnement du kugutsu. Elle ne voulait pas le brimer ou briser sa détermination. Elle savait ce que cela faisait quand les gens ne croient pas en vous. Elle voyait en lui à cet instant, la part de Naruto qu'elle admire, la détermination à continuer, ne pas abandonner, s'obstiner. Elle avait quelques connaissances en tant qu'eisei-nin, quelques bases seulement. Elle aurait vraiment aimé pouvoir l'aider, d'une quelconque façon, mais était vraiment spécialisée dans le sceau et le soin de base, plus qu'en médecine générale. Elle ne connaissait que ce qu'elle avait succinctement lu dans des livres, sans trop approfondir.
« Un ninja médecin ? Demandait le marionnettiste.
- Possible ... Mais je ne suis pas la plus apte à répondre à ça... Je n'ai pas suivi la formation de Tsunade-sama. Un médecin civil, ou Sakura serait plus capable que moi. »
La brune répondit tranquillement et baissa les yeux se sentant impuissante.
Elle déclenchait son byakugan et scannait le sol.
Kankurô n'était pas plus avancé qu'elle dans ces domaines. Il l'écouta et gouta l'humilité dans sa voix. Il se sentait dans la même situation. Mais lui était en colère maintenant qu'il avait la manière mais toujours pas l'auteur. Et qu'en était-il de la raison ? Il s'approchait de la vérité, mais il lui manquait le principal, des preuves pour remonter jusqu'à la personne qui avait commis cet acte ignominieux. Ce nouvel élément avait amené un tas de nouveaux questionnements. Mais, tout n'était que « si »... et il n'y pouvait rien.
- Kankurô. L'hypothèse tient debout. Je pense que tu as raison.
Lâcha Hinata en essayant de réfléchir aux endroits logiques ou elle pourrait trouver une empreinte digitale. Elle scannait les bords de la coupole en entonnoir pour voire l'endroit précis ou le coupable aurait pu prendre appuie.
L'homme vêtu du kurogo la regardait faire, étonné. Il était touché qu'elle le soutienne, sans qu'il n'ait de preuve et prenne l'initiative de chercher une piste pour l'aider. Un léger sourire naquit sur ses lèvres. Hinata se concentra, même le moindre échantillon de cellule épithéliale pourrait être utile. Après quelques une vingtaine de minutes de recherche, elle émit :
- Kankurô... je... je crois que j'ai quelque chose ici. Ce n'est pas très complet malheureusement... juste l'empreinte du bout d'un doigt... posés au sol.
Le jeune homme, dans l'expectative, qui regardait en silence la jeune femme dans ses recherches assidues, inquiet qu'elle ne trouve rien ; fût stupéfait quand elle lui annonça avoir trouvé ne serait-ce qu'une bribe d'empreinte. L'espoir explosa dans sa tête et avec lui un sourire sur ses lèvres sèches. Il respirait enfin, et réagit à l'annonce de l'héritière des Hyûga :
- Ne te rabaisse pas Hinata. C'est déjà énorme par rapport à ce qu'on avait avant. J'appelle tout de suite une équipe pour relever cette empreinte.
- C'est... C'est couvert de poussière, j'espère qu'on pourra l'exploiter...
- Restes sur place, s'il te plait. S'empressa-t-il de dire... il ne pouvait pas attendre : - Je reviens vite. »
Il revint en effet pas plus de quinze minutes plus tard avec une équipe. Les locaux du service concerné par ce genre d'affaire n'étaient qu'à quelques centaines de mètres. Un homme avait un appareil photographique. Et l'autre portait le kit de prélèvement d'empreintes. Le ruban adhésif suffît.
Kankurô avait retrouvé le sourire. Il donnait quelques directives aux hommes venus sur place et les saluait tandis qu'ils partaient faire les analyses. Hinata était contente, elle le trouvait plus agréable souriant. Elle aimait redonner le sourire aux gens et se rendre utile.
- L'enquête va pouvoir reprendre ; glissa timidement la jeune femme en se plaçant discrètement à côté du jeune homme.
- Le deuxième acte va pouvoir commencer. C'est grâce à toi, Hinata-hime. »

XIII

Il relevait la tête et la vit tomber en arrière. Il bondit et la rattrapa comme il put. Au pire grâce à la forme d'entonnoir, elle serait tombée vers le centre, mais lui servit d'amortisseur.
- Je te tiens... ; Décrit-il au moment où il l'attrapait se plaçant sous elle et l'interceptionnant sur son torse et l'emprisonnant dans ses bras. Et alors qu'elle était encore dans les vapes, il se dit pour lui-même : Je ne pensais pas que ça te mettrait dans un tel état... tu es vraiment trop sensible... Allez, on va se mettre à l'ombre, il fait trop chaud pour se promener. »
Il la prit dans ses bras, l'y installa confortablement, sauta du haut du réservoir et se mit à bondir de toit en toit. L'air qui fouettait doucement le visage de l'endormit, ce petit vent provoqué par la course et les bonds du maître des marionnettes la firent bientôt reprendre connaissance. Il s'en aperçut et lui sourit. Elle piqua un fard, se raidît un peu et fit semblant de dormir. Au bout de quelques minutes, voyant qu'il ne s'arrêtait pas, elle arrêta de simuler et fit face à la gêne qu'elle ressentait même si elle n'osait pas vraiment ni parler ni bouger.
- Désolé de t'avoir choquée en t'appelant « Hime », c'était dans l'optique de te faire rire plus que de te mettre mal à l'aise...
- ... ce... ce n'est rien.
- Je me disais, qu'avec ton rang d'héritière, tu ne serais pas étonnée. En plus, tu as la coupe de cheveux de l'emploi, je n'ai pas pu résister ; avouait-il un peu piteux.
La jeune femme admit les faits, car il ne mentait pas. Elle ne pouvait pas lui en tenir rigueur de vouloir faire un trait d'humour. C'était toujours moins bancal et balourd que les vannes de Naruto sur les filles. En plus Kankurô était gentil avec elle, malgré son caractère un peu lunatique et spécial. Elle l'aimait bien après tout, elle se sentait un peu coupable de l'inquiéter.
- Pardon...c'est moi... j-j'ai des réactions ...étranges, parfois.
La jeune femme affichait une mine contrite et coupable. Il ne pouvait pas la laisser comme ça. Il se sentait responsable entre autre de cet état et de l'avoir fait s'évanouir et attendre en plein soleil.
- Arrêtes de t'incriminer, je vais finir par me sentir tellement redevable que je ne saurais plus comment m'en sortir pour me racheter ; se plaignit-il avec un sourire en coin et un air faussement ennuyé.
La réplique eut l'effet escomptée, son visage pâle et mélancolique changea instantanément, elle leva son regard, étonnée, et le fixa avec de grands yeux ronds. Mais petit à petit ses lèvres s'étirèrent et elle commença à rire doucement. Ça, il ne s'y attendait pas, mais ça faisait du bien à entendre. Lui aussi se mit à rire avec elle.
Peu de temps après il la posait au sol. Hinata était contente de retrouver la terre ferme, ça lui faisait bizarre d'être portée, même si elle avait fini par s'y habituer. Au final, elle faisait assez confiance au jeune homme. Ce qui la dérangeait le plus c'était d'être un poids pour les autres. Kankurô n'était pas un combattant de front et de corps à corps, Hinata avait pu l'observer très brièvement combattre une fois. Pourtant il avait une carrure assez imposante, il était plus grand que son père ou Neji. Et elle, n'en parlons pas, elle ne lui arrivait qu'aux épaules. Elle se disait qu'elle pourrait probablement très facilement le battre au poing, mais que s'il utilisait ses marionnettes, elle n'aurait aucune chance. Il l'empêcherait en toute logique de s'approcher.
Hinata regarda autour d'elle. Cette partie de Suna lui parut un peu glauque...
« Ou est-on ? Demanda-t-elle à tout hasard au marionnettiste.
- Ici, c'est le quartier le plus misérable de Suna et moi j'habite dans cette petite ruelle, là...
Ils marchaient tranquillement vers la dite ruelle et Kankurô ajouta bientôt :
- Tu te demandes peut-être pourquoi j'habite ici ...? Il mettait un peu de gravité dans sa voix pour essayer d'éveiller la curiosité de la fille aux yeux de perle car cette dernière n'avait pas l'air emballée et n'était pas du genre à assommer de question, il fallait un peu la pousser...
- ... Euh... et bien... oui ? Dit-elle en comprenant que c'est ce qu'il voulait qu'elle dise.
- Je pourrais très bien habiter dans le centre-ville, avec Temari et Gaara. Mais elle est insupportable. Je ne sais pas comment elle fait ...
Hinata s'y attendait un peu mais elle ne retint pas un petit rire, pareil à un tintement de clochette.
- Elle passe tout le temps ses nerfs sur moi... Je me défendrais bien mais je me suis promis de ne pas lever la main sur une fille... Aussi chiante soit-elle... Bon, j'ferais quand même des exceptions, pour celles qui essaient de me tuer, je suis un peu moins courtois dans ces cas-là. Expliquait-il sur le ton de la conversation, avec un peu de mutinerie au coin des lèvres, alors que c'était plutôt un monologue.

- Kankurô ...? Commença-t-elle, profitant d'un silence. Il se tournait vers elle et souriait gentiment attendant qu'elle finisse. Il la laissait s'exprimer, sans la presser.
- ... je me demandais... Tu parles de ton frère et ta s½ur exclusivement... qu'est-il arrivé à ta mère ?
- ... eh bien... tout ce que j'ai su c'est qu'elle est morte, en mettant Gaara au monde... Probablement à cause de mon père et sa décision de faire de lui un réceptacle au démon... et la tienne ?
Les hypothèses que la brune avait formulées pour elle-même s'avéraient. Elle s'en voulait un peu d'avoir posé la question en voyant le visage de son camarade s'assombrir. Mais il se tourna vers elle avec un sourire rassurant et lui retourna la question.
- Je me sens un peu stupide maintenant... ; affirma-t-elle - Ma mère est morte peu de temps après avoir accouché de ma s½ur, elle était affaiblie et n'a pas survécu à la maladie.
- C'est ... On a un point commun plutôt ... sinistre ? Déclara le marionnettiste.
La brune acquiesça et laissa son regard dans le vague. Ces ruelles étaient vraiment hideuses. Hinata était curieuse :
- ... Tu te souviens d'elle toi ?
- Pas vraiment, j'avais trois ans et demie ou quatre ans quand elle est morte. Temari a plus de souvenirs, elle me les a racontés. Notre mère s'appelait Karura, elle était blonde et très jolie, j'dois avoir une photo d'elle avec Temari et moi, rangée quelques part. D'ailleurs Temari lui ressemble un peu mais en mode 'pas contente'. Tu veux la voir ?
La brune dodelina de la tête gaiement. Son camarade de Suna avait un don pour aborder des sujets tristes tout en réussissant à les rendre plus léger. Il arrivait si bien à chasser les sentiments négatifs qui s'emparait d'elle inopinément et à embrayer sur une vision positive des choses et amener d'autre sujets, avec délicatesse et tact. Kankurô se dirigea vers son habitation et en prit les marches. Elle le suivait. Il fit un mudras et tira sur la porte. Le crissement produit était horrible, cette porte semblait peser une tonne.
- Voilà, on est chez moi. Autre avantage à ne pas habiter avec Temari et Gaara, je peux faire ce que je veux parce que ça m'appartient. Je fais le ménage si j'veux, je décore comme je veux et fous le bordel si j'en ai envie. Et puis je suis sûr qu'on ne touchera pas mes affaires... et puis ça ne viendrait à l'idée de personne de venir cambrioler un endroit qui a l'air aussi miteux de l'extérieur.
Kankurô parlait tout en enlevant son couvre-chef et le posant sur une commode dans l'entrée négligemment. Puis il se tournait vers elle et souriait :
- Si tu veux tester ta force, tu peux essayer de fermer la porte derrière toi.
Hinata se retourna et regarda l'imposante masse de la porte, le ferrage de la porte en métal, et la porte elle-même semblait blindée et frotter sur le sol extérieur. La Hyûga saisissait la poignée et commença à tirer doucement puis de plus en plus fort. Enfin, de toutes ses forces. Elle s'arrêtait sa vaine tentative et se retournait vers son ami le rouge aux joues.
- Je n'y arrive pas. Susurra-t-elle honteuse.
Il la dépassa lui ébouriffant affectueusement les cheveux au passage et tira sèchement la porte vers lui. Elle lui obéit.
- Faut être ferme avec les portes. Glissa-t-il. Il affichait une mine telle, embarrassée par sa réplique et son jeu de mot pitoyable.
Hinata riait un peu et ajouta :
-Sinon elles sortent de leurs gonds ?
Kankurô ne s'attendait pas à ce que Hinata la fasse, il riait de bon c½ur d'étonnement.
- Faut qu'on arrête de se voir, tu vas finir avec un humour aussi foireux que le mien et tu vas être rejeté par tous comme moi et tu vivras en ermite. Dit-il sur le ton de l'ironie.
Cette réplique-là ne l'amusa pas tellement, elle se força à sourire, mais se sentait un peu triste à l'intérieur. Elle était déjà rejetée par sa famille. Mais ça ne servait à rien de se plaindre. D'ailleurs, même l'idée de ne plus le voir ne lui faisait pas plaisir, il avait mis de la gaieté dans son séjour à Suna jusqu'à maintenant, elle le considérait au même égard que ses camarades de Konoha maintenant. Ça lui fait plaisir de lui parler, le voir et l'entendre parler, dire des bêtises, sourire et même sa voix était assez agréable. Elle n'avait rien de spéciale, elle n'était pas extrêmement basse. Mais très loin d'être trop aiguë ou anharmonique. C'était une voix grave d'homme. A la fois, autoritaire, mais douce. Il n'y avait pas la moindre once d'arrogance quand il lui parlait à elle... Mais à quoi pensait-elle soudainement...? Elle fut coupée dans ses pensées par cette voix. Elle émergea et aperçut les yeux inquiets de son ami qui l'appelait.

Un frisson lui parcouru l'échine tandis qu'elle détaillait la pièce sinistre. Elle se rendit compte qu'elle ne voyait plus le kugutsu. Soudain elle sentit un souffle dans son cou, elle sursautait et se retournait violemment prête à attaquer. Elle avait même lâchait un petit cri aigu de surprise quand elle le vit grimaçant et la menaçant d'un :
Il éclata de rire en voyant le visage terrifiée de la brune. Elle fit la moue et rougie en le voyant se moquer d'elle et de sa paranoïa. Il lui ébouriffa les cheveux et reprit un visage humain.
« Fais pas cette tête Hinata, j'voulais tester le potentiel terreur de ma cuisine de boucher sanguinaire.
- Teme ! »
Kankurô fut surpris d'entendre une grossièreté dans la bouche de la princesse des Hyuga. Il ne l'aurait pas cru capable. Il éclata de rire. Elle avait l'air de faire un peu la tête, il l'observa quelques minutes, elle évitait son regard. Il se mettait devant elle, elle tournait, au bout de quelques secondes de ce manège, les lèvres pincées et boudeuses de la jeune femme se déridèrent, elle avait de plus en plus de mal à se retenir de sourire et de rire du ridicule de la situation. Kankurô l'avait remarqué et n'attendait qu'à ce qu'elle craque.
- Espèce de satyre ; lui cracha-t-elle avant de se laisser aller à sourire et pouffer de leur bêtise.
- T'exagères, j't'ai pas violé quand même ; grogna-t-il toujours sous l'emprise d'une certaine alacrité.
La brune rougissait furieusement se demandant ce qui lui avait pris de le traiter ainsi, c'était la première fois qu'elle osait insulter quelqu'un même si elle ne le pensait pas vraiment. Kankurô se rendit compte de son changement d'attitude. Il observait les petites teintes roses sur ses joues tandis qu'elle regardait ses pieds... Il s'accroupît devant elle et levait son visage souriant vers le sien baissé et gêné. Elle fut un peu étonnée et ne put s'empêcher de lui rendre son rictus amical.
- Moi de t'avoir insulté ; souffla-t-elle en le regardant dans les yeux.
- Tu ne m'as pas insulté, tu m'as rendu la monnaie de ma pièce. J'ai trouvé ça mignon, même. Allez viens, on ne va pas rester ici, même moi je la trouve glauque cette cuisine.
Il passait au salon, qui était une vaste pièce à l'ambiance douce, feutrée et chaude. Derrière un grand rideau rouge épais se trouvait un gros aquarium remplit de végétaux, qui produisait une grande quantité de lumière et qui prenait tout un pan de mur. Il devait être la raison pour laquelle il faisait si frais dans cette maison, il jouait le rôle de climatiseur.
Hinata traversa le salon, lâchant l'outil de travail du marionnettiste et voulu ouvrir doucement le grand rideau qui ressemblait à celui d'un théâtre. Elle chercha quelque secondes comment procéder, Kankurô l'actionna en tirant sur des cordes, reliées à un système de poulies... Au centre de la pièce trônait une grosse banquette en velours rouge, bordeaux. Et le sol était couvert de plancher. Hinata aimait beaucoup plus cette ambiance. A vrai dire elle adorait. Elle détaillait la pièce comme elle l'aurait fait d'une ½uvre d'art. Il y avait quelques marionnettes suspendues au plafond haut de cette pièce qui ressemblait à une salle d'opéra. Ces marionnettes étaient de fins ouvrages, magnifiquement détaillés et gracieux. Représentant des personnages mythologies et des monstres. Elle ouvrait de grands yeux émerveillés, elle retombait en enfance.
- Kankurô... c'est de toute beauté... Avait-elle laissé échapper, le visage levé au plafond pour admirer les quelques ½uvres du maître des marionnettes. L'homme de l'ombre rougissait dans son coin sous le coup du compliment. Il y avait des centaines d'heures de réflexion, de travail et d'acharnement dans la confection de chacune des pièces exposées en suspension. Il en était fier, plus que de toutes autres choses, il les avait créés de toute pièce en s'inspirant des modèles créés par Sasori des sables rouges. Elles étaient plus des ½uvres d'art qu'autres choses, même si elles comportaient toutes des myriades de pièges, du poison et de l'armement en quantité. Il considérait probablement ses marionnettes comme un forgeron ses lames. Il les respectait en quelques sortes, il y mettait son âme après tout. Et là, il avait de la reconnaissance pour son travail par le biais de Hinata, c'était très plaisant.
- Des physes et des planorbes. Les physes c'est ceux qui sont irisés et les planorbes ceux avec la coquille aplatie et en spirale.
Elle regardait l'étagère couverte de livre et s'aperçut qu'il y avait un shamisen accroché sur le côté. Piquée de curiosité, elle lui demanda s'il savait en jouer. Il parut un peu gêné. Mais elle attendit une réponse avec insistance.
- Un peu, mais je n'suis pas très doué, je ne connais qu'un ou deux accords et morceaux. Je n'ai pas vraiment le temps d'apprendre entre les missions, vu que je m'occupe de mes marionnettes..
- S'il te plait.
- C'est bien parce que c'est toi. N'faudra pas te plaindre.
Il attrapait l'instrument et allait s'asseoir sur la banquette rouge. Elle le suivait et s'installait à côté de lui, assise en indienne. Il cala le shamisen contre sa cuisse, manipula un peu le plectre sur les cordes pour voir s'il était encore accordé comme il fallait pour le morceau. Ça avait l'air d'aller. Il souffla puis se concentra quelques instants. Hinata garda le silence et l'observa sans faire le moindre bruit. Il laissa un silence tendu s'installer avant de commencer. Il ferma les yeux et se lança dans un morceau rythmé.
Hinata resta admirative. Elle trouvait que le tsugaru shamisen avait un coté reposant et captivant à la fois. Elle arrêtait de penser en écoutant Kankurô, elle entendait chaque note vibrer au fond d'elle. Elle avait presque des frissons, et si il faisait des fausses notes, elle ne s'en rendait même pas compte. C'est surtout que ça lui était égale, elle ne le jugeait pas. Kankurô était dans un autre monde presque toute sa capacité intuitive était dédié à l'instrument qu'il manipulait pour reproduire aussi bien que possible l'un des deux seuls morceaux qu'il connaissait, il arrivait à la fin, la tension montait, le rythme s'intensifiait.
Le maître des marionnettes savait y faire avec ses doigts décidément. Il arrivait enfin au bout, elle ne sut parler pendant quelques secondes. Elle aurait envie de l'entendre jouer encore une fois, mais elle n'en demanderait rien. C'était déjà fort qu'elle ait osé lui demander de jouer ...
- Alors... Heureuse ? Demanda-t-il avec un petit sourire en la regardant.
- Très. Répondit-elle, rougissant et souriant.
Il se dît que si l'allusion de la chambre ne l'avait pas faite tilter, peut-être que celle du lit la fera réagir. Oui, c'était mal ce qu'il s'apprêtait à faire, surtout qu'il risquait d'être catalogué comme pervers après ça et qu'elle ne lui ferait plus confiance. D'un seul coup il hésita. Eprouver les limites de sa naïveté ou ne pas risquer de perdre sa confiance nouvellement partiellement et difficilement acquise ? Quel choix cornélien.
Il n'avait toujours pas allumé la lumière. Alors, il lâcha benoitement :
- Avec ma veste lestée, aisément.
- Et toi, n'essaies pas de me contrôler avec ton Kugutsu no jutsu... »
- Je n'ai pas encore touché le sol avec autre chose que mes pieds et je ne suis pas sortie de la zone ; se défendit-elle.
- Oui, mais je tiens tes chevilles, tu auras du mal à utiliser tes pieds pour rejoindre la terre ferme.
- Je n'abandonne pas.
- J'vais te faire toucher terre, tu ne me laisses pas le choix. »
Ils s'amusaient à prendre un ton sérieux ou grave et sur-jouaient gaiement. Il se pencha doucement en avant pour que ses genoux rencontrent la surface et qu'elle avoue sa défaite, il la sentit s'agiter. Et d'un coup il fut plier et perdit l'équilibre. Ils se retrouvèrent tous les deux étalés par terre, Hinata sur lui. Kankurô éclata de rire en voyant la mine réjouie de la brune qui avait réussie à se sortir de sa suspension scabreuse... Elle avait agi avec une vitesse impressionnante pour lui faire fléchir les genoux à l'aide de ses mains et poussant violemment avec ses épaules dans son ventre et le faire tomber vers l'arrière.
- Pas mal, avoua-t-il.
- J'ai gagné.
- Non, ex aequo. »
Elle le regarda avec un air soupçonneux. Et exigea une belle pour les départager. Il accepta. Cette fois il ferait plus attention à ne pas la laisser s'agripper. Elle était vraiment vive et habile avec son corps, ce serait difficile, malgré qu'il ait plus de force brute. Elle savait tourner à son profit le poids et la taille de son adversaire. Il choisit de la laisser attaquer cette fois et de parer ... Après cinq minutes à se chercher et à essayer de trouver une ouverture l'un sur l'autre, Kankurô avait quand même finit par attraper les épaules frêles de la brune dans ses paumes alors qu'elle tentait une pénultième percée pour le déséquilibrer.
« Je te tiens. »
« Lâches-moi, je ne sais pas où tu as vu un rikishi en tenir un autre de cette manière ; râla-t-elle.
- Mais tu n'en es pas un, heureusement. Il me mettrait une raclée. »
Il la reposa au sol, elle en profita pour tenter une percée, qui se solda par une étreinte de la part du jeune homme pour l'empêcher de bouger, la serrant contre lui. Elle tenta une man½uvre pour le déséquilibrer, après quelques croque-en-jambe, une bataille du jeune homme pour garder l'équilibre ils finirent par tomber tous les deux ; malhabilement, il avait pesé vers l'avant pour contrebalancer. Il dû relâcher son étreinte pour pouvoir se rattraper et éviter de l'écraser. Il s'était retrouvé sur elle. Une main de chaque côté de son visage.
« Ça va Hinata ? Demanda-t-il en la regardant.
- J'ai perdu ; confirma-t-elle tout en se redressant et s'appuyant sur ses coudes plongeant ses yeux cristallins dans les siens si sombre qu'ils en sont presque opaque.
- Oui, je ... j'ai juste besoin de me passer de l'eau fraîche sur le visage.
Elle le regardait partir vers une pièce qu'elle n'avait pas encore visitée, la salle de bain apparemment. Du peu qu'elle en vit, la couleur dominante y était le vert. Elle resta allongée sur le lit à regarder le plafond quelques instants... Inconsciemment elle se mordit à nouveau la lèvre inférieure, pensant à cet étrange sentiment de chaleur qui l'avait envahit et enveloppé en se retrouvant si proche de son ami le marionnettiste... puis du sentiment de vide laissé quand il est partit précipitamment.



Mais ne sait-elle pas que le héros n'abandonne jamais ? ... et ce qu'il obtient de sa persévérance est toujours à la hauteur de sa ténacité ; et sa valeur se mesure à l'accomplissement de ses désirs et leur grandeur. Tandis qu'une héroïne, est considérée à sa capacité à perdre ce à quoi elle tient, à ce qu'on bafoue ses valeurs, à sa résistance face à l'atrocité et à la somme de souffrance qu'elle est capable d'endurer en restant digne.
Personne ne lui avait dit que Naruto était têtu, c'est justement son obstination qui avait attisé son admiration et son intérêt à son égard... Hinata était prisonnière d'un amour masochiste. Elle ne pouvait se défaire de son sentiment à sens unique.
Hinata avait perdu presque tout, Naruto était sa seule source de lumière... Elle l'avait rencontré enfant, peu après que sa mère décède. Il l'avait défendu contre des voyous... C'est à ce moment qu'elle avait commencé à transférer ses espoirs en lui. Premièrement pour palier la perte de sa mère. Puis celle de sa confiance en elle. Après n'avoir gagné que le dédain de son père et sa s½ur comme rivale directe. La mise en jeu de son titre d'héritière. Neji qui la détestait. Avoir frôlé la mort. Perdre sa santé.
Et quand elle gagnait un allié, elle le perdait peu de temps après. Neji, à peine deux ans après qu'il ait cessé de la haïr s'est sacrifié pour elle. Il est mort. Pour Naruto au final. Horrible déchirement. Mais Naruto était à ses cotés à ce moment précis, il n'y avait que ça qui comptait. Même si la mort de son cousin la faisait souffrir, elle n'en montra rien. Pas loin son père l'observait et Naruto était là. Il doutait. Elle ne pouvait pas laisser son guide s'effondrer et perdre sa volonté du feu. Si lui perdait l' Espoir, alors qu'elle ne croyait qu'en lui, en ce cas, son monde s'effondrerait et s'évanouirait avec « Lui ». Elle fit donc ce qu'elle devait faire : conforter le prophète de sa croyance dans la justesse de sa foi. Sinon, tout ce pour quoi elle s'était battue jusqu'à maintenant, son monde et Neji, serait annihilés purement et simplement.
Hinata était plongée dans le doute depuis quelques temps. Elle se posa la question cruciale. Devait-elle baser sa vie sur le précepte adolescent de celui qu'elle admire depuis ses cinq ans.' Elle avait du mal à se séparer de ce en quoi elle croyait. Ou à se départir de ce qui l'avait forgé et construites dans son adolescence. Mais elle était adulte. Ou presque. La transition était difficile. Ne devrait-elle pas évoluer ? La grande guerre était finie. Le monde comportait toujours des monstres, mais la sécurité du monde et sa stabilité n'était plus en jeu... Elle ne pouvait plus se contenter de suivre une voie qui n'était pas celle qu'elle avait décidée pour elle et qui conviendrait mieux à son caractère. Continuer dans cette voie reviendrait à se soumettre à l'entité « destin » que Neji décriait. Alors qu'elle avait cru Naruto quand il disait que ça n'existait pas. Dans le fond, elle était restée enfermé dans ce carcan. Elle ne faisait que suivre. Elle s'était promise de rattraper le jinchuuriki, de marcher à ses côtés. Ce n'était toujours pas le cas. Elle savait ce qu'elle devait faire. Croire en Naruto ne suffisait pas pour lui apporter ce qu'elle désirait plus que tout. Elle n'était pas lui, il n'aimait pas les suiveurs. Elle devait prendre les devants désormais... Se démarquer...
Ses réflexions furent coupées, par la voix de son ami.
« Hinata ? Tu veux boire quelque chose ? »
Il lui fallut quelques secondes pour revenir à la réalité. Elle avait renforcé ses convictions et ses résolutions récentes... grâce à... Kankurô ? Elle venait de se rendre compte que ses questionnements avaient pour sources un malaise face à elle-même, provoqué par une prise de conscience que Naruto n'est pas le seul qui peut impacter sur sa vie et ses pensées. Peut-être avait-elle été trop obnubilée par le jeune homme bavard. Peut-être même sa passion et sa dévotion morbide, avait effrayé ou rebuter le Jinchuuriki. Elle devait presque avoir l'air d'une stupide midinette à se dévouer ainsi. Elle souriait au marionnettiste, elle se sentait libérée et plus légère.
« Kankurô. Je suis heureuse de faire ta connaissance petit à petit. J'apprends des choses sur moi-même à ton contact. »
Le susnommé arqua un sourcil, il resta pantois quelques longues secondes. Il ne comprenait pas le lien de cause à effet entre sa réplique et l'annonce de la brune. Il n'était même pas sûr que ce fût positif. Était-ce une plaisanterie ? Elle avait l'air sincère et ne semblait pas moqueuse. Alors il décida de s'en concéder en tant que compliment. Après tout, la première phrase ne comportait aucune équivoque. Il ne pouvait s'empêcher d'être touché. C'est bien la première fois qu'on lui disait ça. Il ne savait comment réagir, mais ne laissa rien paraître d'autre qu'un sourire qu'il rendit taquin.
- Je vais prendre ça pour un oui... Tu veux quoi ?
- Pareil que toi ... Je dois épancher un besoin naturel... Émit-elle, embarrassée.
- Ah... Je te laisse, tu me retrouveras au salon. »
Elle regarde le jeune homme sortir et fermer la porte derrière lui. Elle trouve la cuvette des toilettes, cachée, couverte de pierres lisse, un peu comme une mosaïque, qui en masquerait l'émail. Il est vrai qu'une cuvette n'est pas très jolie en générale. Kankurô semblait du même avis pour l'avoir ainsi déguisée. Le sol était également un amalgame de différent galet plat. C'était bien fait. Mais ou a-t-il trouvé ces pierres ? Pas à Suna.
Elle vida sa vessie et alla se laver les mains. L'évier avait le même principe que le sol. Apparemment il n'y avait pas de base sous la pierre. Il avait dû le fabriquer de toute pièce, c'était amusant, mais pas très pratique en cas de saleté. Elle trouvait un galet sous lequel il y avait un gros joint de collé. Elle le posait dans le fond. Elle se dît que ça faisait assez joli. Elle fit couler un peu d'eau dans l'évier de pierre agglomérée, pour voir si l'eau ne s'écoulait pas. En effet, il y avait mis du soin. Heureusement qu'il ne pouvait pas la voir s'amuser avec son évier comme une gosse. Elle se sentit honteuse et déboucha l'évier, remettant le galet à sa place originelle. Puis elle s'essuyait les mains, longeait le mur de verdure. Il y avait un treillage couvert de plantes grimpantes, des lianes, du jasmin, des bambous en pot. Et derrière, une douche, le sol avait le même principe que le reste. Elle se dît que ça devait être agréable de prendre une douche au milieu de la végétation. Puis elle retournait au salon.
Kurogo : Tenue noire, traditionnelle « d'invisibilité » (ce terme désigne les personnes qui le porte également, par extension) des personnes qui ne sont pas acteurs dans les pièces : Nō, Kyōgen, Nōgaku, Bunraku, Kabuki...etc. Qui doivent passer sur la scène pour enlever ou muer le décor et ses éléments.
Kumadori : Peinture facial du Kabuki qui indique le genre de personnage représenté. Le maquillage est généralement composé du keshō (base blanche) puis du kumadori (les lignes). On peut voir également, au début du manga, Naruto arborant le maquillage du style kabuki (mais lui arborait le Keshō en plus). La couleur du kumadori reflète la nature du personnage : Rouge, il s'agit d'un héros, juste, passionné, courageux. Violet s'il s'agit d'un personnage noble.)
Repertoire-FictionNaruto, Posté le lundi 30 novembre 2015 11:21
Bonjour, Bonsoir,
Aujourd'hui, le blog reprend officiellement, voici ton article : http://repertoire-fictionnaruto.skyrock.com/3021230640-Fiction-N-47-de.html
Beaucoup de choses ont changées, donc ici je te dis ce que j'attends de toi, ce que tu dois faire (pour ta publicité), ça évitera sûrement pas mal de complications pour l'avenir.
Il me faut :
- Les liens des autres plates-formes où tes histoires sont inscrites (aucune de préférence, toutes sont acceptées).
- Les liens des répertoires où ton histoire est inscrite (lien qui mène à ta publicité).
- Les liens des chapitres de ton histoire.
- Ton nom d'auteur.
- Le titre de ton histoire (s'il n'y en a pas, suffit de dire).
Choses à vérifier : les informations. Si tu les as changées, si tu n'en as pas oubliées.
Les petites modifications faites :
- Dans le titre, il y a trois petites étoiles en couleur. Elles me permettent de voir ton décompte en fonction des erreurs que tu as faites (du moins grave au plus grave) qui vont déclencher des restrictions. Éventuellement, à ta première erreur, tu auras seulement une mise en garde et aucune étoile en moins. Quand il t'en reste plus qu'une, si tu finis par la perdre, ton article est supprimé du blog pour être en VIP : les liens sont morts, tu as une demande VIP. Si tout va bien, tu pourras remettre ton article sur le blog (si on part sur de nouvelles bases). En revanche, si je vois que tu ne respectes finalement pas les règles, tu seras bannis à vie : tous tes liens seront morts, tu seras dans la liste noire et tu seras sûrement même bloqué si tu spames mon blog sous ta colère alors que tu n'as simplement pas respecté les règles.
- Les autres plates-formes aident si tu arrêtes de publier sur Skyrock, mais que tu continues ailleurs.
- Les liens des répertoires sont pour un futur partenariat, plus pratique pour moi, et aussi j'espère que comme ça les auteurs partageront leurs avis de partout plus facilement et poussent les gens à lire l'histoire etc.
S'il y a des questions, suffit de les poser =)
Le blog est encore en construction, tous les articles ne sont pas en ligne (certains vont être sur le blog annexe), donc pas de panique : tout est fait petit à petit.
Si tu as abandonné ton histoire, tu la remplaces etc : préviens moi sur ton article, je ferai les modifications.
Bonne continuation,
Ayame-Pie.